Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/43

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— Ben ! Vous n’êtes pas jalouse, vous, au moins !

— Je ne me regarde jamais dans la glace… c’est pour ça.

Elle avait riposté avec une bonne humeur affectée que démentait son sourire triste.

Fargeau maudit sa franchise intempestive et voulut réparer la gaffe en détournant l’entretien. Il demanda :

— Est-ce que mademoiselle Clarel vient souvent ici ?

— Oui… Elle me rend visite, le soir… c’est l’heure à laquelle mes amis savent qu’ils ne me dérangeront pas : je travaille rarement à la lumière. J’ai pris l’habitude de recevoir après le crépuscule : au diable les deuxième et quatrième samedis, les premier et troisième mardis !… Mon « jour » à moi, c’est la nuit tombante.

Maxime s’épanouit : une occasion s’offrait de revoir Francine sans avoir besoin de l’entremise de Lorderie ; il résolut d’en profiter. Par coquetterie, il avait refusé l’aide de Jacques : c’eût été si humiliant, pour un séducteur, que