Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/48

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celui de ses ouvrages qui passa inaperçu, qu’en le comblant de louanges faciles pour son succès du jour.

Maxime songea : « Décidément, Lorderie n’est qu’un imbécile !… »

Il trouvait Francine délicieuse. La jeune femme continua :

— C’est malheureux : désormais, vos occupations vous empêcheront fatalement de produire… On a grand mérite à devenir critique littéraire : quand on pourrait écrire des œuvres de valeur, c’est beau de sacrifier son talent à servir le talent des autres — et à fustiger les écrivailleurs.

Thérèse Robert se mêla à la conversation :

— Bah ! monsieur Fargeau n’est pas à plaindre… C’est un moissonneur philosophe : s’il fauche l’ivraie des mauvais livres qui se publient, il a la compensation de cueillir les bouquets de belles filles qui s’offrent… il est défendu de regretter quelque chose quand on a reçu le don divin de plaire… La seule infortune dont on souffre sans remède, hélas !… c’est la laideur.