Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/49

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Involontairement, Francine l’enveloppa d’un regard apitoyé. Alors, Thérèse dit vivement :

— Je parle en peintre ; nous, n’est-ce pas, nous vivons par les yeux… Tenez… J’éprouve une vraie joie avec votre portrait, monsieur Fargeau… J’espère que ce sera un bon morceau… Vous avez une tête si intéressante…

La vieille fille s’attardait à contempler Maxime : de taille moyenne, fort, souple, musclé, le jeune homme incarnait le type éminemment français de la beauté masculine ; ses attaches minces, ses pieds étroits, ses mains fuselées, contrastant avec une charpente robuste, glorifiaient la pureté de notre race où le mélange du sang latin affine la vigueur du Gaulois puissant. Il avait une chevelure châtain clair, une belle figure mate aux traits énergiques, aux yeux lumineux d’un gris ardoisé. La grande coquetterie de ce visage mâle, c’était la moustache — blonde, frisée, fournie au-dessus des lèvres roses, effilée, vers les pointes ; — la moustache légère et provocante, qui voltigeait au moindre souffle et se retroussait élégamment dans un sourire, avec une