Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/55

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cente : son affection vous berce si tendrement qu’elle endort vos sens ; avec elle, le plaisir a l’air d’un exercice déplacé. Mes maîtresses !… des poupées qui m’offrent un assortiment de désirs de toutes tailles et de toutes nuances ; je feuillette ces petits êtres voluptueux comme de jolis livres d’images dont le texte est insignifiant… Mais Clarel… Celle-là, c’est autre chose… C’est une de ces femmes qui vous feraient prendre l’amour au sérieux. »

Le résultat de cet aparté fut que Maxime, désorienté, invoqua n’importe quel prétexte et se retira soudainement.

Sitôt dehors, il se ressaisit : il était un de ces visiteurs auxquels la vue du palier inspire le regret d’avoir abrégé un entretien essentiel. Il se morigéna : « Pourquoi les ai-je quittées comme si je m’enfuyais ?… Elles doivent se moquer de moi, ou me trouver grossier. Ma conduite est inepte !… Avant-hier, j’enviais le bonheur de Lorderie, aujourd’hui le voici à ma portée… et je me sauve, tel un chien qui a peur de l’os qu’on lui présente… À quoi bon cette crainte ?… Quand je m’éprendrais de