Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/57

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cette netteté de dessin qui plaçait Thérèse Robert parmi les grands portraitistes.

À la fin, sortant de son mutisme, Thérèse s’adressa à son amie :

— Seriez-vous assez aimable pour me le prêter ?

— Vous prêter quoi, ma chère Thérèse ?

— Ce roman de Maxime Fargeau : Fillette dont vous avez parlé devant lui.

— Son roman ?… Mais je ne l’ai pas ! Je ne l’ai jamais lu, d’ailleurs.

— Hein ?

Thérèse regardait Francine d’un air interdit. La jeune femme éclata de rire, elle s’expliqua :

— Vous vous demandez comment j’ai pu faire pour l’analyser si exactement, alors ?… C’est très simple. Hier, j’étais chez mon éditeur, qui m’a confié son intention de publier la reproduction de Fillette dans sa collection illustrée, tablant sur la vogue actuelle de Fargeau pour vendre cette œuvre de jeunesse… Il m’a raconté le sujet — assez pimpant — et, sur l’exemplaire qu’il tenait entre ses mains, j’ai vu la date de l’édition princeps… Admirez l’à-