Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/66

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— Dis donc, reprit curieusement Lorderie, moi aussi, j’ai disparu brusquement de son existence afin d’obéir à nos clauses secrètes… T’a-t-elle confié quelque chose ? Est-ce qu’elle me regrette ?

— Je ne sais pas… elle n’a jamais prononcé ton nom en ma présence, sinon pour me répéter les propos que, depuis deux ans, tu lui tenais à mon sujet : elle prétend m’avoir connu ainsi par impression réflexe…

— Bref : mon abstention la laisse indifférente !

Jacques, dépité, songea : « Ce Maxime a vraiment trop de succès : sa maîtresse lui reste fidèle, la mienne se jette à sa tête… Ma foi, tant pis : j’irai chez Francine ce soir… Je veux constater si ma défaite est radicale. »

Après l’avoir tourmenté d’une appréhension affectueuse, voici que l’attitude morne de Fargeau l’irritait, l’exaspérait, parce qu’inexplicable.

Brusquement, Lorderie questionna :

— Ah çà ! qu’est-ce que tu as, à la fin ?… Pourquoi cette mine lugubre ?