Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/68

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Dès qu’il eut quitté Lorderie, Fargeau se sentit soulagé. Il souriait d’un air ravi lorsque la domestique de Clarel l’introduisit au salon. Chaque fois qu’il pénétrait dans cette pièce, ses nerfs frémissaient d’une angoisse délicieuse et d’un plaisir troublé. Les meubles lui étaient devenus des compagnons d’attente familiers, durant les quelques minutes qui précédaient l’entrée de Francine ; il saluait comme un vieil ami le grand divan tendu, à l’orientale, d’étoffes soyeuses et ramagées où des bleus crus heurtaient des roses vifs parmi les arabesques noires d’un dessin capricieux. Ses yeux se divertissaient à l’aspect des panneaux écarlates qui recouvraient les murs d’une matière laquée, et des carpettes bigarrées jetées au hasard sur le tapis ; il s’amusait au contraste de cette originalité barbare décorant le nid de la femme la plus parisienne qu’il connût, — et s’en étonnait, un peu moqueur…

Francine parut à cet instant, surprit son sourire. Elle dit, sur un ton de persiflage :