Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/69

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— Pauvre homme !… À chacune de vos visites, je vous trouve plongé dans une consternation sardonique provoquée par mon mobilier… Je sais : il est affreux… et ce n’est pas ma faute. Quand j’ai déménagé, l’année passée, mon inexpérience du sens pratique, ma terreur des soins d’intérieur m’ont décidée à m’en remettre à Jacques… C’est lui qui a donné les ordres au tapissier… Et comme il a le goût des turqueries, voilà le résultat de son choix.

— Ah ! s’écria naïvement Fargeau. Je comprends pourquoi votre salon ressemble à celui de madame Lorderie…

Francine s’égaya du rapprochement. Elle reprit d’une voix lente :

— Moi, j’aime le style classique, les couleurs discrètes et les choses françaises… Mais ça m’est égal de vivre dans un cadre déplaisant… Je n’éprouve pas à la façon de Thérèse Robert : mes jouissances me viennent rarement des beautés extérieures et mes yeux regardent souvent sans voir… Je ne crois pas que je sois très artiste.

— Oh !

— Ne protestez pas ! quand je suis absorbée