Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/70

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par mes réflexions, je contemplerais avec la même insensibilité la perspective du faubourg Poissonnière ou le panorama des lacs italiens !

Fargeau médita : « Aurais-je découvert enfin la femme qui n’attache aucune importance aux attraits physiques d’un monsieur ? »

Puis, il désira que la conversation eût un tour plus intime et moins esthétique.

Francine aspirait voluptueusement l’odeur d’une gerbe d’œillets de toutes les couleurs qui s’élançaient d’un vase de Daum, épanouissant leur corselet jaspé aux pétales chiffonnés. Elle observa :

— Ainsi, j’adore les fleurs… surtout pour leur parfum. Je raffole des œillets, des tubéreuses, des roses…

Maxime la considérait, toute droite devant lui, et il songeait, — admirant cette petite tête brune coiffée de bandeaux annelés, à l’antique, ces traits volontaires et cette bouche sensuelle : « Quel bizarre Coppélius a mû la mécanique sentimentale qui s’agite en notre être !… Les grâces les plus lascives, l’esprit le plus malicieux, les conquêtes nombreuses m’ont trouvé