Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/78

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aussi, lui… quand vous aimerez… l’autre. Ça me soulage de savoir cela. Vous ne pouvez vous douter de ce que je souffre, ni sentir à quel point je suis exaspéré, chaque fois que votre voix se ralentit doucement pour prononcer : « Jacques !… »

Francine se redressa, d’un jet brusque qui grandit sa longue taille. Elle précisa :

— Mais, monsieur Fargeau… c’est une déclaration ?

Sûr de lui — sûr de cette maîtresse de demain que lui assuraient ses succès d’hier. — Maxime avoua résolument :

— Eh bien, oui… Je vous aime, et vous l’avez compris, bien avant ce soir : mes regards parlent si brutalement !… Ils ont le droit de tout dire : on ne les entend pas. Nierez-vous la double éloquence des yeux trop bavards et des lèvres closes ? Je vous adore, j’ai pris Lorderie en aversion parce qu’il est indigne de vous. J’admire votre beauté et je chéris votre impudence, votre indifférence, votre légèreté… car je vénère les vices aimables, abhorrant les vertus ennuyeuses… Vous êtes une désa-