Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/89

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geai insolent qui se croit tout permis parce qu’il sait tailler les plumes de l’oie !… J’ai déjà abandonné l’aventure.

— Tu as bien fait.

Fargeau, indécis, songea : « Se moque-t-il de moi, ou ne lui aurait-elle pas raconté qu’elle m’a évincé ? » Il opina pour la dernière hypothèse : un Lorderie se moquant de Maxime, c’eût été si extraordinaire ! Jacques conclut, tout guilleret :

— Alors… c’est moi qui ai gagné, puisque tu renonces à l’enjeu ?

Maxime Fargeau sortit du café en maudissant Lorderie : avait-il de la chance, cet animal ! Insouciant, il dégustait le plaisir sans ratiociner sur sa qualité… Aimé de Francine, Jacques savait lui préférer sagement une liaison inférieure mais anodine. Fargeau finit par s’exclamer, avec une logique bien humaine :

— Après tout… ce qui arrive est la faute de Lorderie : s’il ne m’avait pas proposé cette sotte gageure, je ne me serais jamais efforcé de rencontrer Clarel et, avant de la connaître, je