Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/269

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jeune Polonaise, je fais triste mine aujourd’hui : C’est une veille d’échéance.

Paul hoche la tête, désapprobateur :

— Tu nous juges durement, Nicole… Moi, je t’aimerai toujours autant, quel que soit ton âge.

— Toi !… Tu as quarante ans ; moi, vingt-quatre : la proportion est bonne, momentanément. Mais je parie que, dans quinze ans, tu me tromperas avec une apprentie de la rue de la Paix, pour laquelle tu dévaliseras tous les confiseurs…

Nadine éclate de rire.

Et dire qu’au fond, l’unique préoccupation de chacun, c’est l’Affaire Colin.

Paul consulte sa montre, s’excuse :

— Vous permettez ?… On m’attend à la Vie de Paris.

Nous restons seules, Nadine et moi. La jolie fille abandonne son masque d’insouciance. Les coudes aux genoux, les poings aux tempes, fourrageant ses boucles brunes, la danseuse bâille avec un miaulement de chatte énervée.

— Allons ! qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne te