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II


12 avril. — Un de ces jours gris et pluvieux où le printemps de Paris semble pleurer d’ennui. Je flâne chez moi, feuilletant les lettres de Paul. Il m’écrit quotidiennement des phrases tristes sur des cartes postales joyeuses, illustrées, à la manière d’Outre-Rhin, les arbres coloriés en vert épinard et le ciel en bleu indigo. J’apprends ainsi que Paul s’est installé dans une espèce de vieux château romantique qui, malgré sa façade moyenâgeuse, recèle l’électricité et le tout-à-l’égoût ; qu’une forêt de sapins, de mélèzes, de hêtres, ennoblit de ses verdures profondes le paysage grandiose où coule une lente petite rivière bleue au courant