Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tins qui traitent la vie comme un pays conquis… Aujourd’hui surtout, une enfant doit être avertie afin de pouvoir distinguer l’homme de mérite sans être trompée dans son choix difficile. Toi, ma chérie, tu ne souffriras pas de la « crise des maris » : tu représentes un morceau de roi, étant jeune, riche et jolie. Mais gare à ceux qui guettent cette proie ! On te calculera comme s’il s’agissait d’une affaire, et tu ne sauras jamais si ce n’est ta dot qu’on admire en se pâmant devant ta figure. Dieu veuille que tu n’épouses pas un Lestrange !…

— Simone était un peu nigaude, objecta Camille. N’aie pas peur, maman : je ne lui ressemble pas plus au moral qu’au physique… Et j’ai une idée, pour m’assurer de la franchise de mes amoureux futurs.

La comtesse examina sa fille : Camille était alors une jeune personne d’une séduction toute particulière grâce à son éducation spéciale. Fraîche, mince et mignonne, ses attraits