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Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/150

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vais supporter indéfiniment qu’on m’insulte à cause de mademoiselle votre fille ?

Camille interrogea, en ouvrant de grands yeux :

— À cause de moi… Comment cela ?

Armand lâcha tout à trac :

— Vous me faites traiter de cocu !

— Ce n’est pas une insulte, observa la comtesse de Francilly.

— Et qu’est-ce que c’est, je vous prie ? s’écria le romancier en s’adressant à sa belle-mère.

— C’est une opinion. Nous ne pouvons pas empêcher les gens d’avoir une opinion sur nous. Ne vous est-il jamais arrivé, au restaurant ou en chemin de fer, de regarder l’inconnu assis vis-à-vis de vous en pensant : « Voilà un monsieur qui doit être propriétaire… ou ingénieur… ou avocat : il a la tête de l’emploi. » On se trompe parfois dans ses jugements, d’ailleurs… Simone est une femme exemplaire.