Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/151

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Armand Lestrange haussa les épaules ; et répliqua :

— L’observateur dont il s’agit présentement n’est qu’une cuisinière… Ce n’est pas en regardant ma tête qu’elle s’est fait cette opinion… C’est en découvrant dans la garçonnière d’un polisson des lettres signées Simone Lestrange par Camille de Francilly.

— Je n’ai jamais écrit de lettre ! commença Camille.

Elle s’interrompit brusquement en surprenant un geste de sa mère. Les deux femmes échangèrent un regard éloquent, traversées par la même pensée : Simone, lasse d’un mauvais époux, aurait-elle enfin secoué le joug de sa constance conjugale ?

Mme de Francilly sourit : elle tenait de ses aïeules du xviiie siècle une tournure d’idées voltairiennes et méprisait certains préjugés avec sa désinvolture de grande dame. Au surplus, un adultère de Simone ne pouvait lui inspirer plus de réprobation que son mariage.