Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/163

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toute seule à venir le féliciter d’un heureux dénouement…

Gilberte sentit confusément que Marcel se moquait d’elle ; il lui parut demi-hostile, avec je ne sais quel ton de galanterie insolente, de défi sournois. Elle lui jeta un regard timide, stupéfaite de prévoir un antagoniste sous cet ami de la veille.

Désorientée, elle balbutia :

— Mais je ne suis pas une ingrate… J’avais bien l’intention de vous remercier, de vous prouver ma reconnaissance.

— Comment ?

Marcel avait un ton bizarre. Gilberte le regarda avec stupeur. De plus en plus déconcertée, elle répéta :

— Comment… comment ?

Il n’est pas de déception plus embarrassante que d’apercevoir sur un visage dont on ne connaissait que l’expression bienveillante, de nouvelles expressions inconnues et perfides. Gilberte s’était confiée à d’Arlaud comme à un ami ; elle avait maintenant en face d’elle un effrayant étranger dont elle ignorait tout. Une