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Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/164

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terreur panique troubla soudain sa faible raison.

Marcel suivait sur sa physionomie parlante toutes les appréhensions qui s’y peignaient, et il paraissait y goûter un étrange plaisir. Prenant la jeune fille par la taille, d’un geste protecteur et caressant, il dit d’une voix insinuante :

— Comment me récompenser… Par un petit compliment bien tourné ? Alors vous croyez que les paroles suffisent ? Voyons, voyons, pas d’enfantillage : cessons de vivre dans la fiction… Récapitulons les événements : un jour, un honnête célibataire qui ne songeait pas à mal (ce qui ne signifie point qu’il souhaitât faire le bien) reçut la visite de trois sémillantes personnes qui le firent juge de leurs tourments psychologiques et physiologiques, comme pour l’induire en tentation… Jadis, dans une situation analogue, le héros Pâris s’en tira à l’aide d’une pomme… Votre supériorité plastique sur vos sœurs vous désigne de droit au rôle de Vénus. Vous ne serez donc pas surprise, Gilberte, que ce soit à vous que j’offre la pomme, c’est-à-dire que je pose la