Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/209

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mèche de ses cheveux bouclés qui lui chatouillait le front, un geste énervé qui découvrit le tremblement convulsif dont ses mains étaient agitées.

— Eh bien ? murmura Marcel, indécis.

Leurs regards se heurtèrent. Suzanne éclata d’un rire nerveux. Elle martela ses mots, avec un air de défi :

— Eh bien, vous êtes battu, monsieur d’Arlaud !… Gilberte vous échappe, et définitivement, grâce, à moi.

Marcel affecta l’ignorance :

— Je ne comprends pas… Vous venez de sa part ?

Suzanne haussa les épaules. Une colère contenue grondait dans sa voix :

— Évidemment non… Puisque je vous répète que c’est grâce à moi. Ah ! vous lui avez proposé de jolies choses, cet après-midi !… Et vous vous étiez figuré que cela pourrait s’accomplir, comme cela ?… Que ma sœur resterait sans défense ?… Vous ne me connaissez guère… J’ai bien autant d’aplomb et d’imagination que vous, monsieur Marcel d’Arlaud : j’ai appris à vivre