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Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/40

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Séparément, nous n’arriverions à rien. À trois, nous pouvons tout entreprendre…

Marcel interrompit, sans rire :

— Vous avez dû lire aussi les œuvres d’Alexandre Dumas père ?

Suzanne repartit, de même :

— Oui, monsieur ; mais celui-là, il m’était impossible de lui demander conseil puisqu’il est mort, alors je me suis rabattue sur le successeur de Dumas fils… J’ai proposé à mes sœurs : « Si nous écrivions à Marcel d’Arlaud, l’illustre auteur dramatique ?… Nous le supplierons de nous indiquer les différentes méthodes par lesquelles trois jeunes filles comme nous peuvent captiver les épouseurs. » Et puis, j’ai pensé : « Trois à la fois, ça pourrait l’effrayer… c’est trop. » Et je me suis bornée à lui décrire une jeune fille imaginaire résumant nos qualités respectives. C’était commencer déjà à réaliser notre association : j’ai dicté et signé la lettre ; Denise l’a mise au point ; et Gilberte étant la plus jolie de nous trois, j’ai jugé que c’est son portrait qui produirait la meilleure impression sur notre destinataire et qui nous vaudrait peut-être une réponse.