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Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/41

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Car nous ne comptions que sur une réponse… Patatras : M. d’Arlaud nous fixe un rendez-vous ! Quel embarras pour nous : que faire ? Je voulais que Gilberte se présentât seule… mais elle n’aurait jamais osé. Je me résignai : « Eh bien ! c’est moi qui me dévouerai : si je n’ai pas un physique éblouissant, du moins je sais m’expliquer. » C’est alors que Denise, la prudente de la bande, émit cette idée : « Pourquoi n’irions-nous pas ensemble ? Nous ne connaissons pas M. Marcel d’Arlaud. Quelle réception ménage-t-il à sa visiteuse inconnue ?… Ce que nous lui demandons au nom du mariage, en somme, c’est une simple leçon de coquetterie ! Méfions-nous du tête-à-tête avec un professeur qui n’a sans doute rien de pédagogique. Tandis qu’en venant à trois, nous lui inspirerons le respect du nombre. » J’approuvai la pensée de Denise ; pouvais-je deviner que ce rendez-vous n’était qu’un guet-apens où papa allait nous pincer ?

Et Suzanne regardait l’écrivain d’un air dépité.

Marcel d’Arlaud se mit à rire. L’aplomb et le bagout de cette petite l’amusaient. Denise aussi