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Page:Marais - Trio d amour.pdf/233

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Mais, impassible en apparence, Cécile agençait un plan.

Elle aussi, vraiment femme, avait la décision aussi rapide que violente.

Tout à coup, Mme Labrousse se leva, s’élança vers la remise en appelant :

— Eugène… Eugène !

Le chauffeur s’extrayait de dessous la voiture, sans veste ni gilet, les mains encombrées de chiffons graisseux.

Cécile ordonna d’un ton net :

— Je veux aller à Bourges, tout de suite… Soyez prêt, le plus rapidement possible…

Le chauffeur s’empressa d’obéir, sans réflexion. Il aimait son métier à la façon d’un sport. Il comprit que la patronne était agitée par une impatience folle. La perspective de parcourir deux cents kilomètres à une allure vertigineuse enchanta cet homme.

Une demi-heure plus tard, l’auto dévalait sur la route de Versailles, cornant sans trêve, dans un flot de poussière.

Mme Labrousse, assise à côté d’Eugène, semblait