Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/220

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de stupidité, d’avilissement. Nos frères d’armes ne sont point accourus de tous les coins du royaume pour nous apporter des fers ; ils connaissent par la renommée les hommes de boue qu’on leur propose d’appeler au timon des affaires ; scandalisés de cette précipitation à nommer à des places de confiance des hommes dont le choix demande l’examen le plus mûr, ils savent que le salut public serait désespéré dans de pareilles mains ; ils ont pénétré les pièges que cachaient les cajoleries de la cour et de ses créatures.

Au lieu d’appuyer des mesures désastreuses, ils assureront leurs droits et la liberté publique, en demandant la nomination et la surveillance de leurs officiers. Le peuple se réveillera tout à coup de sa léthargie, fera rendre gorge à ses spoliateurs, écartera avec ignominie des emplois les hommes dangereux et proscrira sans retour les hommes perdus de mœurs, dont l’on se propose de remplir le ministère.

Enfin l’Assemblée nationale se flatte-t-elle que les citoyens honnêtes lui laisseront révoquer un décret qui tend à lui conserver les mains pures, tandis qu’elle n’a jamais voulu révoquer le décret du veto, de la loi martiale, du marc d’argent, de la contribution directe, du droit de la paix et de la guerre, qui dépouillent les citoyens de leurs droits, sapent la liberté et compromettent le salut public ?