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M. Massot-Grand’Maison a déclaré au Comité des recherches de la municipalité de Paris avoir copié, sur l’écriture de M. Maillebois même, le projet de contre-révolution suivant[1] :

« Un militaire éclairé offre à M. le comte d’Artois ses services pour le faire rentrer en France d’une manière convenable à sa dignité (au cas que le prince n’eût pas d’autres vues). Ce militaire, qui croit la chose possible, propose d’engager le roi de Sardaigne à prêter vingt-cinq mille hommes de troupes, et à faire une avance de huit millions ;

De tâter l’empereur, pour savoir s’il serait aussi dans l’intention de fournir des secours de l’une ou de l’autre espèce.

On paraît sûr que les ducs des Deux-Ponts, margrave de Baden, landgrave de Hesse, appuieront de toutes leurs forces le plan, puisqu’ils sont décidés à soutenir leurs droits en Alsace.

Cette confédération formée, il est question de fabriquer un manifeste dans le cabinet du prince, rédigé par MM. Mounier et Lally-Tolendall, et fondé sur la déclaration du mois de juin.

Ce manifeste, après avoir été revu par le militaire, serait publié avant d’entrer en campagne.

On commencerait par marcher vers Lyon, où l’on n’espère éprouver que peu de difficultés, par les privilèges qu’on accorderait d’abord à cette ville pour son commerce.

Un autre corps d’armée serait dirigé par le Brabant.

Et le troisième marcherait par la Lorraine.

On compte que ces trois corps d’armée se grossiraient infiniment par tous les gens du parti anti-patriotique.

On gagnerait, par les menées d’agents adroits, et à

  1. D’après les corrections autographes de Marat, la fin de cette phrase se trouve ainsi modifiée : « … avoir copié sur le manuscrit même de M. Maillebois, le projet suivant de contre-révolution… »