Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/224

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connaissance que, pour assurer le succès d’une opération aussi importante, cette dénonciation a été faite personnellement au sieur Garran de Coulon, qui a eu à ce sujet une conférence avec un membre distingué de l’assemblée nationale, très instruit de l’affaire. Enfin je déclare hautement la face des cieux et de la terre, que j’ai[1] pleine et entière connaissance que le comité national des recherches a donné des ordres positifs au comité municipal des recherches[2] de faire les perquisitions et saisies nécessaires, ordres qui ont été méprisés avec audace. J’interpelle ici le comité municipal des recherches, de sortir des ténèbres où il s’enfonce, et d’entendre[3] ma dénonciation. Il ne peut avoir désobéi aux ordres exprès de l’assemblée nationale, que parce qu’il craignait de déplaire aux ministres, au maire, et au commandant de la milice parisienne, dont les liaisons avec la cour ne sont malheureusement que trop alarmantes, ou parce qu’il est[4] vendu au cabinet[5]. Dans le premier cas, il est coupable d’une lâcheté criminelle ; dans le dernier cas, il est coupable de prévarication ; et dans les deux cas, il est

  1. Correction autographe de Marat : avoir, au lieu de que j’ai.
  2. Correction autographe de Marat : à celui de la municipalité, au lieu de au comité municipal des recherches.
  3. Correction autographe de Marat : de répondre à, au lieu de d’entendre.
  4. Intercaler ici lui-même, d’après une correction autographe de Marat.
  5. C’est en vain que pour se disculper il alléguera la crainte de violer l’asile des citoyens, lui qui a tant de fois violé sans scrupule celui des meilleurs patriotes ; lui qui m’a fait enlever de nuit de l’asile où mes amis m’avaient dérobé au fer des assassins ; lui qui a si indignement recherché les bons citoyens qui ont puni les gardesdu-corps conjurés et conspirateurs : au demeurant, les individus dénoncés sont des citoyens tarés, connus pour avoir des relations avec le ci-devant comte d’Artois, et la plupart flétris par l’opinion publique. (Note de Marat) — À la ligne 4 de cette note, il faut, d’après une correction autographe de Marat, lire mes amis m’avaient mis pour me dérober, au lieu de mes amis m’avaient dérobé.