Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/61

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marques de mon dévouement à la Patrie et je m’applaudirai de mes faibles efforts, si je parviens à développer quelques moyens d’assurer la félicité publique.

Au surplus, en cherchant à transmettre au lecteur le zèle qui m’anime, je n’ai point cherché à lui faire illusion ; j’ai dédaigné et réticences et sophismes, armes toujours indignes des défenseurs de la liberté, et qui n’en imposent point à des adversaires clairvoyants : je n’ai donc rien dissimulé ; j’ai découvert l’abîme, j’en ai sondé la profondeur, mais j’ai fait voir aussi nos ressources ; j’ai compté sur le courage du Tiers-État, sur la sagesse et la vertu de ses représentants, et je ne désespère point du salut de l’Empire.

Définitions exactes

de termes dont on abuse continuellement, accompagnées de quelques notions élémentaires, indispensables pour l’intelligence des ouvrages politiques bien écrits, et propres à servir de pierre de touche à la logique des Auteurs.

Le Souverain d’un État est la Nation elle-même, assemblée en corps ou représentée par ses Députés.

La Constitution d’un État est l’ensemble des lois fondamentales qui règlent les différents pouvoirs du corps politique et les droits des sujets.

Le Législateur est le souverain exerçant le pouvoir législatif.

Le Gouvernement[1] est le corps dépositaire du pouvoir

  1. On donne aussi le nom de Gouvernement à la forme de la constitution, qui peut être ou démocratique, ou aristocratique, ou monarchique, ou mixte ; mais quelque forme qu’elle ait, le Gouvernement est toujours absolu, lorsque le pouvoir législatif est entre les mains des Nobles ou du Prince. (Note de Marat)