Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/90

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pour sentir ce qui est utile, et un peu de courage pour vouloir son propre bonheur.

Mais, quoi ! est-ce donc dans un siècle éclairé qu’il faut prouver qu’un gouvernement doux et juste est préférable, même pour le Prince, à un gouvernement injuste et violent ; et montrer au meilleur des Rois les moyens d’assurer la félicité publique, sera-ce (comme on le dit) l’exciter à s’y opposer ? Laissons, mes chers concitoyens, aux ennemis de l’honneur de Louis XVI cette défiance injurieuse ; sa belle âme ne connaît point le crime, il abhorre les plaisirs odieux des tyrans, il n’a besoin que de gloire, et il sait que le meilleur moyen de se distinguer de la foule des Monarques est de faire régner la justice et de rendre ses peuples heureux.