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treilhard

aller aux événements et je me plais à croire que ce qui arrivera sera pour le mieux… Le grand point est de se montrer supérieur, ou du moins de niveau à sa place, quelque part qu’on se trouve »… (27 février 1807) ; « Il faut se laisser aller un peu aux événements ; …dans tous les cas et dans toutes les positions remplir son devoir »… (22 décembre 1808) ; « L’essentiel est que tu mérites »… {10 février 1809).

Tels sont les conseils qu’il répète constamment à son fils, les principes qui, certainement, ont dirigé sa propre conduite. Ce sont ceux d’un homme honnête et droit, qui se contente de faire son devoir dans la situation où la fortune le place, mais qui ne cherche pas à diriger sa vie et à dominer les événements. Dans la vie politique, où l’on assume la tâche de gouverner son pays et de guider ses concitoyens, un tel caractère peut être taxé de faiblesse ; dans la vie privée, j’aime mieux n’y voir qu’une sage philosophie.

Tous les biographes de Treilhard lui reconnaissent ces vertus intimes, qui sont le bien le plus précieux de l’homme, car si c’est par nos actes publics que nous attirons l’attention des indifférents, c’est par les vertus privées que nous nous attachons ceux qui nous entourent ; c’est par elles que nous sommes aimés ; c’est par elles que nous sommes heureux.