à l’action collective de l’État : le principe d’autorité s’est substitué au principe de liberté.
Autre différence : Lorsque la réunion des États-Généraux avait pour première conséquence la création immédiate d’un impôt supplémentaire, pesant directement sur les commettants, ceux-ci tenaient peu à ce que les États fussent souvent convoqués, ni à ce que les sessions se prolongeassent outre mesure. Philippe le Long et Charles VII avaient sans nul doute l’assentiment de leurs sujets lorsque le premier déclarait dans une de ses Ordonnances qu’il n’appelait pas la petite noblesse « pour lui éviter des frais », et lorsque le second, sollicité d’assembler les États, répondait : « Il n’y en a nul besoin, car ce n’est que charges et dépenses au pauvre peuple, qui a à payer les frais de ceux qui y viennent ».
Cependant les États-Généraux ont été le premier instrument de notre affranchissement. En politique comme en morale, c’est le résultat final auquel il faut s’attacher : la liberté doit être conquise ; elle est la récompense de l’effort viril et du sacrifice.