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basse ses origines honteuses de souteneur de filles, que son titre d’ex-magistrat n’effaçait pas ; on lui collait à l’épaule, comme son numéro matricule dans la société, le no 54 de l’immeuble de la rue Taitbout, maison qu’il patronna si longtemps, et qui lui devait sa prospérité. Jamais on n’aurait pu mieux constater qu’en face de l’impudence de ce drôle la victoire absolue de la pièce de cent sous devant laquelle la conscience, la dignité d’une nation se trouvaient forcées de s’écrier comme d’autres Julien l’Apostat : « — Tu as vaincu, Galiléenne ! » Et c’était celui-là, qu’un journal lyonnais ne se gênait pas pour portraiturer sous la forme de certain poisson, qui se posait comme le représentant du gouvernement, parce que le vrai représentant était toujours occupé quèquepart et aussi parce que le susdit Duclamel introduisait chaque jour son postérieur dans une des chaises percées de l’Élysée. C’était cette haute pourriture intellectuelle, qui aspirait à être l’expression de l’honneur d’un pays, qui osait parler d’envoyer des gens de lettres en centrale, répétant « qu’ils ne l’avaient pas volé ». C’était cet individu dont les reins creusaient les élastiques des sièges chez Mme Abel, sans que personne osât lui parler de ceux qu’il faisait gémir autrefois sur les divans de la rue Taitbout.

À côté de lui s’épanouissait un gros président dépeint dans Les Dévoyés sous la rubrique de Grignon de Galabert et dont le vrai nom rimait avec Corneville. À son aspect, on lui restituait