Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/117

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et scandaleuses, mais il ne m’est pas encore possible d’y ajouter foi. Je n’ai guère d’illusions sur la réussite de mon travail. On voit ici trop de routine, trop de suffisance. Je puis déjà juger que cela n’est pas le pays du progrès et du labeur.

14 février. — Plus je vais, plus j’ai l’intime persuasion que la routine est maîtresse ici, et que tous ces gens, d’une ignorance crasse dans les plus petites questions de récoltes et de soins au caoutchouc ne veulent rien apprendre, parce que le travail leur est indifférent. Que les produits soient bons ou mauvais, qu’importe ! Ce ne sont que des spéculateurs et pas bien forts. J’ai vu ailleurs, des gaillards autrement taillés pour le bluff.

19 septembre. — Lettre d’Europe par laquelle je sais que mon traitement du caoutchouc a réussi. Néanmoins, on ne fait pas ce qui était convenu pour la généralisation de ce travail ; on continue d’opérer comme auparavant.


Il était utile de noter cette inaptitude au travail pour montrer dans quel embarras se trouvèrent ces chefs de société quand l’État réduisit leur champ d’action et leur imposa de plus le respect, restrictif des récoltes, d’une justice instaurée au moment où les critiques acharnées de la presse britannique coïncidaient avec la mise à