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Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/187

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jusqu’à le mettre tout en sang, et a ensuite répandu

du sel sur ses blessures. Il a été puni ; il l’aurait été également au Congo. Mais qui a songé à faire un grief au gouvernement anglais de n’avoir pas prévenu, alors, pareille inhumanité ? Aujourd’hui que le pays est mieux organisé, de telles cruautés sont difficilement possibles. N’en est-il pas de même au Congo ? Si je juge du reste de l’État par ce que je vois ici, je dois conclure que les crimes doivent s’y faire rares, et plus rares encore les criminels qui échappent à la répression de la justice.


Nous avons dit autre part que l’habileté suprême des gens de l’État fut de créer des défenseurs ; d’éviter de laisser voir aux inspecteurs d’État, aux ecclésiastiques des missions, aux visiteurs de marque le vrai Congo. L’évêque, comme quiconque, a entendu parler d’atrocités : il n’en a point vu et il exprime ainsi, de très bonne foi et sur le mode lyrique, la contre-vérité que voici :


Nulle part, je n’ai entendu formuler une accusation d’atrocité contre un agent de l’État. J’ai trouvé partout l’ordre (?), la paix, la sécurité, l’abondance (?) et la joie (??). Cette oppression inhumaine, ce joug intolérable, je n’en ai vu de traces nulle part !


Si le prélat congolais voulait me per-