Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/68

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découvert un ossuaire d’où l’on tira des centaines de squelettes. Là, autrefois, opérait un agent dont nous pourrions donner le nom, et dont la coutume était de dire que, dans les razzias, lorsqu’on lui blessait un homme il en tuait cinq et quand on lui en tuait un, il en sacrifiait dix, n’importe lesquels. Quand un village était en fuite et qu’il réussissait à faire des prisonniers, hommes, femmes ou enfants, il leur attachait entre les doigts des mèches soufrées qu’il allumait, afin que la torture arrachât à ces malheureux le secret de la retraite de leurs fugitifs.

Nous avons sur cet individu, qui n’est pas une exception, un témoignage plus récent et plus précis.


31 mai 1903. — … Pourquoi faut-il que cette journée soit assombrie par un crime, le premier que je voie ici ? Les hommes du poste ramènent le chef nègre Soke, dont le village est voisin. Ce rebelle, pour éviter de fournir du caoutchouc, s’est réfugié sur la rive opposée avec la plupart des siens. On le confie à une sentinelle intelligente chargée de le tuer en route sous prétexte de tentative de fuite. Ce sont les mœurs