Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/72

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boys pour leur service, une bonne case, de la viande, des noix et de l’huile de palme, du poisson, des poteries, des nattes, des bananes. Les noirs sont insatiables. Tout le village est mis à contribution par eux ; les femmes et les boys leur servent fréquemment à faire avec leur village d’origine, un très réel trafic d’esclaves, sous les yeux mêmes des Européens et très souvent par les moyens de transport de ceux-ci : chaque noir qui s’embarque sur un steamer a toujours une famille très nombreuse. S’il a plusieurs femmes, on peut tenir pour certain que, sauf une, il vend les autres lorsqu’il est arrivé à destination.

Le capita est donc bien un tyran. Quand par hasard les indigènes osent parler librement, ils se plaignent avec amertume de ces résidents, témoin ces deux citations datées de deux localités fort distantes l’une de l’autre, et au cours d’un voyage d’inspection auquel notre ami participait.


26 août 1903. — À midi trois quarts, fin de l’étape, à M… Les indigènes de ce village se plaignent telle-