Aller au contenu

Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

personnel et de vivres, ils songent à faire rentrer les contributions destinées au blanc. On a calculé que, sur cent travailleurs dont dispose un village, soixante-dix étaient occupés à satisfaire aux exigences du capita et trente à celles du blanc. Celui-ci requiert, selon le cas, du caoutchouc, du copal ou des vivres pour lui et ses travailleurs de factorerie. L’ivoire est l’objet d’un trafic spécial et accidentel, très rare dans certaines régions.

Les malheureux indigènes doivent fournir toutes ces réquisitions, plus des corvées, à titre gratuit, car les marchandises qu’ils perçoivent quelquefois chez les Européens les plus honnêtes leurs sont presque toujours ravies par leurs chefs ou les capitas. On peut admettre ainsi leur répugnance à tout travail. S’ils résistent, le capita tue, mutile ou fouaille. Il appelle son Européen à la rescousse en le trompant sur les vrais motifs du désordre et le blanc a trop souvent la faiblesse ou la négligence de sévir selon le souhait intéressé d’un sous-ordre,