Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/75

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soucieux de maintenir son fief en état de docilité. Si les noirs fuient, on les pourchasse et ils risquent d’être en butte à l’hostilité d’autres tribus. Dans ces régions où l’anthropophagie règne en maîtresse, leur existence court gros risque, s’ils n’ont pas eu la précaution de faire un n’deko (amitié) préalable avec les gens chez qui ils se réfugient. Même si ceux-là ont à craindre quelques conséquences fâcheuses au sujet de l’asile donné, quelque répression de la part des agents des sociétés ou de ceux de l’État, ils n’hésitent pas à chasser leurs hôtes, non sans en avoir dévoré quelques-uns ; tout se traduit donc en résumé par des meurtres.

Autrefois, et quoi qu’on en dise, aujourd’hui même dans certaines régions (nous pourrions en citer des cas), les factoriens partaient en expéditions réglées contre les villages rétifs à la récolte. De toute façon, les populations étaient décimées ; celles du moins qui montraient un caractère craintif et une absence totale d’organisation.