Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/669

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LES
INSTITUTIONS MILITAIRES
DE FLAVIUS VEGETIUS RENATUS,
haut dignitaire,
addressés à valentinien auguste,
et tirées des commentaires de caton, de celse, de trajan, d’adrien, et de frontin.

LIVRE I.
PROLOGUE.

C’était autrefois l’usage, quand on avait étudié un art honorable, d’en faire le sujet d’un livre que l’on offrait aux chefs de l’État. On ne doit, en effet, rien entreprendre qu’on n’ait mérité, après la faveur de Dieu, celle de l’empereur ; et c’est surtout à un prince dont le savoir peut être utile à tous ses sujets, qu’il convient d’avoir le plus de connaissances ou les meilleures. Tel était le sentiment d’Octavien Auguste et des bons princes qui vinrent après lui, comme le témoignent de nombreux exemples. C’est ainsi que le suffrage des princes fit fleurir l’éloquence, dont la hardiesse était innocente. De tels exemples m’ont enhardi ; et quand je considère que votre Clémence a encore plus d’indulgence que ses prédécesseurs pour les efforts des écrivains, j’oublie presque de combien je suis inférieur aux anciens auteurs. Il n’est d’ailleurs besoin, dans ce petit ouvrage, ni d’agrément dans les termes, ni d’une grande pénétration d’esprit, mais d’exactitude et de fidélité, puisqu’il n’est question que d’y faire connaître, pour l’utilité des Romains, ce qui est épars et caché dans les différents auteurs qui ont parlé en historiens, ou qui ont traité en maîtres de la science de la guerre. Nous nous efforcerons donc de montrer l’ancienne coutume pour le choix et les exercices des nouveaux soldats, en divisant cet ouvrage par livres et par chapitres. Ce n’est pas que j’ose penser, empereur invincible, que ces choses vous soient inconnues ; mais c’est afin que vous reconnaissiez que les mesures que vous prenez de vous-même pour le salut de la république sont les mêmes qui ont fait autrefois