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Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/687

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brevet de l’empereur ; le petit tribun le devient par ses services. Le nom de tribun vient de tribu, parce qu’il commande les soldats que Romulus leva par tribus. On appelle ordinaires des officiers supérieurs qui dans une bataille mènent les ordres ou certaines divisions : ceux qu’Auguste leur joignit se nomment augustaliens ; et l’on appelle flaviens ceux que Flavus Vespasien ajouta aux légions, pour doubler les augustaliens. Les porte-aigles et les porte-images sont ceux qui portent les aigles et les images de l’empereur ; les optionnaires sont des lieutenants d’officiers plus élevés, qui se les associent par une espèce d’adoption pour faire leur service, en cas de maladie ou d’absence ; les porte-enseignes sont ceux qui portaient les enseignes, et qu’à présent on nomme dragonnaires. On appelle tesséraires ceux qui portent le mot ou l’ordre aux chambrées : ceux qui combattent à la tête des légions portent encore le nom de campigeni, parce qu’ils font naître, pour ainsi dire, dans le camp la discipline et la valeur, par l’exemple qu’ils en donnent. De meta, borne, on nomme metatores ceux qui précèdent l’armée pour lui marquer son camp ; beneficiarii, ceux qui montent à ce grade par la faveur des tribuns ; de liber, on nomme librarii ceux qui enregistrent tous les détails qui concernent la légion ; de tuba, trompette, de buccina, cor, de cornu, cornet, on appelle ceux qui se servent de ces différents instruments, tubicines, buccinatores, cornicines. On nomme armaturae duplares les soldats habiles dans l’escrime et qui ont deux rations, et armaturae simplares, ceux qui n’en ont qu’une : on appelle mensores ceux qui mesurent à chaque chambrée l’espace destiné à dresser sa tente, ou qui lui marquent son logement dans les villes. On distingue les colliers doubles et les colliers simples : ceux qui prennent deux rations sont appelés colliers doubles, et colliers simples ceux qui n’en prennent qu’une. Il y avait aussi, par rapport aux rations, des candidats doubles et des candidats simples : ils étaient sur les rangs pour être avancés. Voilà les principaux soldats ou officiers des différentes classes, qui jouissent de toutes les prérogatives attachées à leur grade. Pour les autres, on les appelle travailleurs, parce qu’ils sont obligés aux travaux et à toute sorte de services dans l’armée.

chapitre viii.
Noms des commandants des anciens ordres, ou division de la légion.

Anciennement la règle était que le premier prince de la légion passât de droit au centurionat du primipile : non seulement l’aigle était sous les ordres de ce centurion, mais il commandait quatre centuries dans la première ligne, et jouissait, comme étant à la tête de toute la légion, de grands honneurs et de grands avantages. Le premier hastat commandait, dans la seconde ligne, deux centuries, ou deux cents hommes au second rang. Le prince de la première cohorte commandait une centurie et demie, ou cent cinquante hommes. Le second hastat ou piquier commandait aussi une centurie et demie. Le premier triaire commandait cent hommes. Ainsi les dix centuries de la première cohorte étaient commandées par cinq officiers, qu’on appelait