Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/688

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ordinarii. On attachait autrefois de grands honneurs et de grands avantages à ces grades, afin que tous les soldats de la légion s’efforçassent d’y atteindre par toute la valeur et le zèle possibles. Il y avait des centurions à la tête de chaque centurie : on les nomme à présent centeniers. Il y avait de plus des dizainiers, appelés présentement chefs de chambrées, préposés chacun sur dix soldats. La seconde cohorte et toutes les suivantes, jusqu’à la dixième inclusivement, avaient chacune cinq centurions ; et, dans toute la légion, il y en avait cinquante-cinq.

chapitre ix.
Des fonctions du préfet de la légion.

On envoyait des hommes consulaires commander des armées en qualité de lieutenants ; et les troupes étrangères leur obéissaient dans les affaires de la paix comme dans celles de la guerre. Ces postes sont à présent remplis par des personnes d’une naissance distinguée, qui commandent deux légions, et même des troupes plus nombreuses, avec la qualité de maîtres de la milice. Mais c’était proprement le préfet de la légion qui la gouvernait : il était toujours revêtu de la qualité de comte du premier ordre ; il représentait le lieutenant général, et exerçait, en son absence, le plein pouvoir dans la légion : les tribuns, les centurions, et tous les soldats, étaient sous ses ordres ; c’était lui qui donnait le mot du décampement et des gardes ; c’était sous son autorité qu’un soldat qui avait fait quelque crime était mené au supplice par un tribun ; la fourniture des habits et des armes des soldats, les remontes, les vivres, étaient encore de sa charge : le bon ordre et la discipline roulaient sur lui, et c’était toujours sous ses ordres qu’on faisait faire l’exercice tous les jours, tant à l’infanterie qu’à la cavalerie. Lui-même, en gardien sage et vigilant, formait, par l’assiduité du travail, à tous les genres de dévouement comme à toutes les pratiques du métier, la légion qui lui était confiée, sachant bien que tout l’honneur des subordonnés revient à celui qui les commande.

chapitre x.
Des fonctions du préfet des camps.

Il y avait aussi un préfet des camps : quoique inférieur en dignité au préfet de la légion, il avait un emploi considérable ; la position, le devis, les retranchements, et tous les ouvrages du camp, le regardaient ; il avait inspection sur les tentes, les baraques des soldats, et sur tous les bagages. Son autorité s’étendait aussi sur les médecins de la légion, sur les malades et leurs dépenses : c’était à lui à pourvoir à ce qu’on ne manquât jamais de chariots, de chevaux de bât, ni d’outils nécessaires pour scier ou couper le bois, pour ouvrir le fossé, le border de gazon et de palissades ; pour faire des puits et des aqueducs : enfin il était chargé de faire fournir le bois et la paille à la légion, et de l’entretenir de béliers, d’onagres, de balistes, et de toutes les autres machines de guerre. Cet emploi se donnait à un officier qui avait servi longtemps et d’une manière distinguée, afin qu’il pût bien montrer lui-même ce qu’il avait pratiqué avec applaudissement.