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Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/131

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auxquels on ne confierait pas des pouvoirs publics sans danger.

« Citoyens, soyez difficiles dans vos choix, et que toute l’Europe, en voyant l’armée de coopérateurs que vous allez donner au pouvoir exécutif, s’écrie que vous êtes dignes d’être libres.

« Les premiers sur lesquels vous devez porter vos regards, ce sont ces bons habitants des campagnes qui, ayant fait leur unique occupation de l’agriculture, ont su fuir la perversité des villes, et le pouvoir qu’ils auraient pu se procurer. L’homme qui a eu la sagesse de vouloir être obscur sous l’ancien régime est peut-être celui qui mérite le plus d’être connu.

« Le laboureur, l’artisan qui jouit d’une honnête aisance, qui a des mœurs et du bon sens, qui est bon époux et bon père de famille, n’abusera point du pouvoir municipal ; il a une réputation établie à soutenir ; il peut acquérir une illustration à laquelle il ne croyait jamais pouvoir prétendre : il saura réprimer les grands qu’il n’aime pas ; il craindra de donner l’exemple de vexer ses égaux. »

Ces paroles étaient vraies en 1790 ; elles le sont encore aujourd’hui. Le jeune publiciste appartient à cette classe d’hommes qui écrivent pour l’avenir aussi bien que pour le présent, parce que, s’élevant au-dessus des préoccupations banales