Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/168

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un peuple doit se sauver lui-même et ne pas attendre des sauveurs.

No XXXVII. (Du 20 au 30 mars.) — Le comité de Constitution a enfin présenté son projet d’organisation du pouvoir judiciaire ; ce projet est déplorable, puisqu’il n’établit pas immédiatement le jury. Loustallot ne cache pas sa manière de voir, et il attaque vivement le comité.

« Il est en politique, comme en morale, des principes d’une telle évidence, qu’il est impossible de croire à la probité de ceux qui les violent. L’indignation que ces personnages inspirent ne peut que s’accroître, lorsqu’on voit qu’ils ont connu ces principes, et qu’ils s’en sont volontairement écartés. »

« Et s’ils compromettent par là l’honneur ou la vie d’un million de citoyens ! s’ils mettent en danger la liberté publique ! s’ils tendent la main à toutes les aristocraties, à tous les genres de despotisme pour les ramener sur la France, ne serait-ce pas un devoir pour ceux qui se sont dévoués à la chose publique, ne serait-il pas de l’intérêt de tous ceux qui y tiennent par quelques rapports, de les dénoncer, de les poursuivre, non pas avec les ménagements que l’on doit à des hommes qui se trompent, mais avec cette vigueur qui seule peut déconcerter les hommes qui veulent tromper ?… »