Aller au contenu

Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus possible de les parer. C’est pour cela qtié la liberté de la presse est regardée comme le plus sûr moyen de conserver la liberté publique. Les actes arbitraires, les déprédations, la marche dangereuse du ministère est toujours aperçue par quelques citoyens ; et il suffit qu’ils jettent un seul cri pour rallier tous les membres de l’État autour de la Constitution. Mais si l’ordre judiciaire est organisé de manière que le pouvoir exécutif puisse avoir quelque influence sur les jugements, qu’il puisse abuser de cette influence pour perdre le citoyen qui aurait découvert le danger de la chose publique, ou ce citoyen se taira, ou il serait aussi intrépide que ce héros, qui, certain de périr, s’écriait : A moi, ce sont les ennemis ! Ce serait un calcul bien faux en politique, que de compter sur beaucoup d’hommes de cette trempe. »

« Il ne peut donc y avoir ni liberté de la presse, ni liberté individuelle sans l’établissement des jurés. Sans la procédure par jurés, la liberté publique est dans un danger continuel, puisque l’influence du pouvoir exécutif sur les jugements des tribunaux peut perdre en détail tous les citoyens les plus propres à s’opposer à ses entreprises. Les droits de propriété, de liberté, de sûreté ne sont donc point garantis dans une constitution où les jurés ne sont pas la base de l’organisation