Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les vainqueurs de la Bastille, non pas les journalistes révolutionnaires, mais ceux qui ont tout au plus formé des vœux platoniques pour le triomphe de la liberté, s’ils ne l’out pas hypocritement combattue. Le vaillant patriote, voyant avec tristesse que les délégués des provinces ont négligé les défenseurs de la cause populaire, leur adresse ces sérieuses paroles :

« Les plaintes d’un écrivain, qui désire autant être ignoré qu’être utile, ne peuvent pas paraître suspectes, et il-lui sera permis de dire, sans qu’on le taxe d’égoïsme, qu’il est impossible d’être libre, quand on ne sait pas respecter ceux qui écrivent pour la liberté. Il ne faut que deux bras pour porter un mousquet, et la nécessité de défendre sa vie tient souvent lieu de courage ; mais à quel petit nombre d’hommes la nature a donné un jugement solide, un cœur droit, une tête propre à réfléchir, de la persévérance, de l’activité, du caractère, et une âme assez fière pour ne pas faire à ceux qui auraient tenté de les corrompre, l’honneur de les démasquer ! »

« Les écrivains patriotes sont le conseil privé des peuples, ils veillent sur les gens en place, ils dénoncent les abus, ils indiquent souvent les moyens de les réparer, ils avertissent des dangers qui menacent la liberté. Ce sont eux qui coalisent les volontés individuelles sur les objets