Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/32

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devrait-il pas amener quelques changements dans le langage des ministres ? et ces expressions métaphysiques sont-elles un avertissement suffisant pour des hommes à qui il faudrait rendre palpables les idées les plus communes ? N’est-ce pas investir un très-grand nombre de petits agents du pouvoir exécutif, qui ont peu de lumières et beaucoup de vengeances particulières à exercer, d’une puissance dictatoriale d’autant plus redoutable qu’ils ne sont constitués responsables qu’envers leur conscience par la forme de l’ordre, et qu’ils peuvent exécuter toute espèce de carnage en disant qu’ils n’avaient pas d’autre moyen en leur pouvoir. »

No VI. (Du 16 au 22 août.) — Au début de ce numéro, Loustallot célèbre avec enthousiasme l’aurore du jour nouveau qui vient de se lever pour la France. Les provinces ont suivi l’exemple de la capitale et ont, elles aussi, secoué le joug. Le peuple s’est bien laissé aller à commettre quelques excès, mais doit-on les lui reprocher trop amèrement ?

« L’arbre que la force a courbé vers la terre ne se redresse pas, immobile sur sa tige ; il se rejette en sens contraire et s’agite longtemps avant de trouver l’aplomb que lui donna la nature. Voilà le peuple ; quand, lassé de ses maux, il lève la tête avec fureur contre les despotes, il ne lui