suffit pas de secouer le joug, il le leur fait porter et devient despote lui-même. »
« Mais le despotisme du peuple n’est qu’un essai qu’il fait de ses forces, les inconvénients de l’anarchie le frappent bientôt par tous les sens ; il éprouve le besoin d’un gouvernement, et il se presse d’en créer un nouveau, ou de rendre à celui qu’il veut bien conserver une portion d’autorité assez forte pour qu’il puisse faire renaître l’ordre, sans attenter à sa liberté.
« Voilà le point où nous en sommes aujourd’hui. Les manufactures ayant suspendu leurs travaux, parce que le marchand n’avait plus d’acheteurs, le riche prenant à sa solde moins de ceux qu’il regarde comme ses ennemis naturels, le débiteur s’étant, par l’inaction des tribunaux, plus facilement soustrait à ses obligations, et le soin de la défense publique ayant formé un vide immense dans le produit de la main-d’œuvre et de l’agriculture, le nombre des indigents, déjà considérable par les vices et les folies du gouvernement, s’est accru tout à coup jusqu’à un degré effrayant. Il faut donc élever au-devant des propriétés le rempart de la force publique. L’Assemblée nationale s’en occupe, et chaque citoyen doit y concourir de toute sa force.
Après avoir excusé les premiers excès d’un peuple qui arrivait brusquement et sans prépa-