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Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/62

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repos actuel de la capitale. » Ces coups de chapeau déplaisent assez au jeune rédacteur qui ne s’en cache pas. « Nous n’aimons point, dit-il, le zèle sans réserve ; il faut beaucoup de réserve au contraire avec les hommes libres ; la liberté fut toujours un peu orageuse et bruyante. »Il va chercher dans l’histoire l’explication de cette gracieuseté royale.

« Quel est donc l’objet de cette flagornerie ministérielle envers nos citadins ? Le voici. Dans l’Assemblée actuelle, comme dans tous les États généraux qui ont précédé, après avoir vainement employé la force pour faire faire les lois dans l’intérêt de ceux qui gouvernent, on a recours à l’adresse et à la corruption. Il faut lire ce qui se pratiqua en 1484 pour connaître toutes les manœuvres actuelles. Le connétable traitait les députés de vilains, qui voulaient rogner les morceaux au roi, mais qu’on saurait bien mettre à la raison. Les députés tinrent bon. Ils furent entrepris ensuite par le garde des sceaux, qui les gagna, les uns à l’insu des autres, et fit faire la besogne comme il voulut. »

Et, afin de prévenir de semblables abus, il ajoute avec autant de patriotisme que de bon sens :

« Dérobez, s’il le faut, citoyens, pour vous instruire, quelques instants à l’exercice militaire.