lant se faire justice lui-même, les scènes épouvantables du massacre de Berthier et de Foulon.
« Il nous reste maintenant à vous conjurer, citoyens, au nom de la patrie, de la liberté et de la justice, pour prix de nos soins, de nos conseils et de notre entier dévouement à vous servir, de vous abstenir, contre ceux qui seraient convaincus ou soupçonnés d’avoir trempé dans la conjuration, de toute voie de fait en leurs personnes et en leurs biens. La puissance publique a seule le droit d’agir contre eux. Nous voudrions parler un langage qui pût être compris du moins de tous les Français instruits. Les particuliers n’ont pas le droit de punir, même ceux qui sont évidemment coupables, parce qu’il n’y aurait plus aucune sûreté dans la société. Chaque particulier supposerait un crime à celui qu’il voudrait détruire : les apparences, d’ailleurs, sont quelquefois si trompeuses, que celui qui paraît le plus évidemment coupable est parfaitement innocent. On a donc établi des magistrats pour procéder contre les accusés, par des formes qui servent à s’assurer s’ils sont innocents ou coupables, et pour les faire punir ou les absoudre. Lorsque le peuple attroupé ou quelques particuliers usurpent cette fonction des magistrats, ils renversent tout l’ordre de la société, et il est rare qu’ils ne fassent pas périr l’innocent pour le coupable. »