Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/71

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Après avoir conjuré les citoyens de laisser agir la justice contre les traîtres, Loustallot vient défendre la liberté de la presse, menacée dans la personne de son confrère Marat.

« Dans le numéro. 26 de l’Ami du peuple, M. Marat dénonçait l’idole de la France, M. Necker, comme un ministre qui n’était point animé de l’amour du bien public, et qui avait le cœur d’un intrigant ambitieux.

« L’assemblée municipale a plusieurs fois mandé M. Marat, qui n’a tenu compte de ses monitions et a continué d’écrire, vraisemblablement d’après ce qu’il pensait. Nous apprenons tout à coup que M. Marat est frappé d’un décret de prise de corps, qu’on enlève ses planches de chez son imprimeur et les feuilles de chez le libraire.

« Ce n’est pas tout, nous sommes instruits qu’un grand nombre de Français applaudissent aux attentats exercés contre l’écrivain qui a écrit contre M. Necker et ses plans… et ils se croient libres !… Quelque différence qu’il y ait entre son opinion et la nôtre sur M. Necker, nous sommes affligés de voir que les partisans de ce ministre prostituent son nom à la plus lâche persécution ; persécution telle, que, s’il ne la désavouait pas, il mériterait tout ce que M. Marat a écrit contre lui.