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L’ÉCONOMIE POLITIQUE.


CONVERSATION VIII.


DES SALAIRES ET DE LA POPULATION.

Extrêmes limites des salaires. — Les salaires sont réglés par le rapport du capital à la population. — Un petit capital crée une petite demande de travail, des salaires bas et de grands profits pour le capitaliste. — Un accroissement de capital crée une plus grande demande de travail, de plus hauts salaires et de moindres profits au capitaliste. — Nécessité de produire des moyens de subsistance avant d’entreprendre d’autres ouvrages. — Comment les salaires sont diminués par un accroissement de population qui a lieu sans un accroissement de capital. — Effet de la rareté des vivres sur les salaires. — Effet de la hausse des salaires pendant la rareté des vivres. — Effet d’un maximum dans le prix des vivres. — Effet d’une diminution de population, causée par la maladie, sur le taux des salaires. — Ce n’est pas l’ouvrage, mais ce sont les fonds, qui créent une demande de travail. — Salaires en Irlande. — Salaires à la ville et à la campagne.
MADAME B.

Dans notre dernier entretien, nous sommes arrivées, si je ne me trompe, à ce résultat, que le capital est presque aussi avantageux aux pauvres qu’aux riches ; car quoiqu’il soit la propriété de ceux-ci, il est par sa nature destiné à l’entretien des autres.

CAROLINE.

Le capital arrive à l’ouvrier sous forme de salaire, mais comme il faut accorder au capitaliste un profit sur l’ouvrage produit, j’aimerais à me faire une idée du rapport de ce profit au salaire.

MADAME B.

Cela varie beaucoup ; mais le salaire de l’ouvrier ne peut jamais être, d’une manière permanente, au-dessous de ce qui suffit pour le faire vivre, sans cela il ne pourrait pas travailler.