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NOS TRAVERS

Une banalité écœurante, un lourd ennui.

Quelques idées circulant dans cette atmosphère épaisse, une discussion, seraient comme un souffle vivifiant qui ranimerait les esprits paralysés.

Bien sûr, que parmi tous les figurants d’une fête mondaine il ne manque pas de gens ayant de l’esprit, mais voilà, les salons sont justement l’endroit où ils ne s’en servent pas. Il faut se conformer au ton général d’insignifiance et de médiocrité.

Il ne tient qu’à la femme pourtant de changer tout cela et de remettre en honneur le commerce de galanterie honnête et spirituelle de la société d’autrefois.

Mais comment voulez-vous, vraiment, que les adorateurs, nés du beau sexe ne perdent malgré eux l’intérêt et la vénération craintive qu’inspire toute énigme devant la poupée mondaine sans une idée dans la tête, sans un secret dans son cœur. Rien d’idéal, rien de mystérieux chez elle ne provoque la curiosité et n’impose le respect.

C’est cette curiosité sympathique c’est ce respect plein d’égards cependant, qui font tout le charme des relations sociales et les empêchent de devenir les fonctions insipides, la corvée qu’elles sont de nos jours le plus souvent.